| Madame Andrée MATHIAS Et dire qu’on ne t’a même pas vue faire tes valises…
Dédée… Raconte-nous…
Comment as-tu fait pour emmagasiner au plus profond de ton être tant d’éléments, tant de précisions concernant tes fabuleux voyages ? En un instant, tu étais capable de nous "télétransporter" ailleurs, grâce à de simples mots. Mais quels mots ! Des mots qui chantaient au creux de nos oreilles, qui réveillaient parfois nos propres souvenirs. Des mots qui nous plongeaient dans une atmosphère unique et intemporelle. Les parfums, les saveurs, les sonorités typiques, tu nous les servais toutes et tous sur un plateau d’argent, même si ce n’était pas encore l’heure du thé. Avec toi, on partait pour l’aventure, sur un tapis volant, et on visionnait parfaitement tout ce que tu nous détaillais. La musique que tu décrivais vibrait instantanément en nos cœurs, puis c’étaient les fumets, les senteurs, les aromes, à l’assaut de nos narines, déjà conquises, sans oublier cette succulence - avec une pointe de sel parfois - qui insidieusement s’en venait titiller nos papilles… Avec toi, c’était les Mille et une Nuits en un récit !
Dédée, tu arrivais à peindre de superbes tableaux, simplement avec tes mots : ces mots qui venaient de l’esprit, mais surtout du cœur. Des mots vrais, témoins de cette générosité qui t’habitait et que tu souhaitais partager le plus longtemps possible avec les tiens.
Je me souviendrai toujours de mon premier après-midi à l’Atelier d’écriture de Marche. Tu es venue vers moi, avec ton style franc et chaleureux, et tu m’as dit : « Moi, c’est Dédée… Et surtout, pas de chichis, on se tutoie… » Tu affichais cette solidité de "patriarche" et l’assumais pleinement : prête à nous encourager, à nous dire de ne pas laisser trop vite tomber les bras. Avec une "marraine" d’écriture de ton envergure, on était comblés.
On ne se sera côtoyé qu’environ 8 mois. Mais je ne doute pas qu’avec ton inspiration bienveillante, ton humanité inébranlable et ton soutien tenace, même "tout là-haut", un tout petit livre pourrait éclore en cette fin de gestation. Il me semble déjà entendre une sorte de gazouillis, quelques mots, flottant dans le vent…
Bon vent Dédée. Et beaux voyages !
Jean-Pierre Clinckx
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