| Mademoiselle Juliette BODSON J’apprends tardivement le décès de Juliette, que nous ne connaissions et n’appelions jamais que par son affectueux surnom « Yeyet », qui, comme bien des surnoms, n’a pas d’orthographe précise. Avec son impeccable chignon et ses manières toujours contenues, Yeyet tenait un rang à part dans le corps professoral du Pensionnat, où nous étions collègues. Réservée, mais sans distance ni hauteur malvenue, qui aurait détonné dans une communauté d’enseignement aussi soudée et solidaire que l’était celle des professeurs du Pensionnat sous l’égide souriante et toujours ferme de Soeur Thérèse et de son compère directeur, mon cousin Pierre. Yeyet était raffinée, distinguée; sa conversation fleurie et cultivée. Nous n’avions pas de rapports familiers ni, à proprement parler, amicaux, mais toujours agréables et détendus, respectueusement affables, sans distance incongrue dans la salle des professeurs. J’ai souvent pensé à elle depuis mon départ du Pensionnat, notamment chaque fois que je traversais l’avenue de la Salm. Je présente à sa famille mes tardives, mais très sincères et profondes condoléances.
|