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Madame Marie-Thérèse LEFEBVRE
Chère Marie-Thérèse, grande est ma tristesse, car tu nous quittes bien trop tôt !
Depuis 1992, nous nous sommes côtoyés jour après jour à l’école, puis, après la pension, avons encore eu l’occasion de nous rencontrer régulièrement lors de petites festivités organisées à droite et à gauche.
Je tiens à faire état ici, personnellement, de deux épisodes inoubliables qui montrent jusqu’où pouvaient aller ta gentillesse, ta discrétion et ta générosité, tant envers tes élèves qu’envers tes collègues :
- Je me souviens de David Biron, un élève que nous avions en commun, et qui n’était manifestement pas la préoccupation principale de ses deux parents divorcés. Un beau jour, à ton cours de math, tu remarques sa pâleur et sa mine souffreteuse et tu t’en inquiètes. Tu finis par apprendre que le pauvre garçon n’avait rien eu à manger depuis la veille au matin et ton sang ne fait qu’un tour. Qui d’autre que toi, en pareille circonstance, aurait offert de sa poche à David un bon Dagobert, lui permettant ainsi de recharger ses batteries et d’attaquer plus sereinement son après-midi ? Cela, c’est du Marie-Thérèse tout craché !
- Plus récemment, il y a un an ou deux, tu reçois, venant apparemment de ma messagerie, un appel au secours, te signalant que j’étais en carafe à l’étranger, sans plus un sou pour rentrer à la maison, et implorant ton aide. Juste avant d’envoyer un virement salvateur, tu en parles heureusement à notre ami commun Stany Colinet, qui a la présence d’esprit, au cas où, de me téléphoner, et qui découvre que j’étais en fait sain et sauf à la maison, et que le mail que tu avais reçu émanait, comme c’est hélasde plus en plus souvent le cas, d’un de ces arnaqueurs qui se remplissent les poches sur le dos d’autrui. En attendant, n’écoutant que ton bon cœur, tu avais bel et bien failli envoyer le virement et casser ainsi ta tirelire pour moi !
Des exemples comme ceux-ci, il y a en a dû y avoir des tonnes, allant tous dans le même sens…
Comme tous nos amis, j’aurais tant voulu qu’on se revoie régulièrement de nombreuses années encore, comme c’était le cas avant le Covid. Mais le destin en a décidé autrement : tu nous quittes sur la pointe des pieds… Mais nous ne t’oublierons jamais !
Par delà la mort, avec toute mon amitié !
André COLOT
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